Dans son discours d’ouverture, Sébastien Jakubowski, directeur de l’INSPÉ Lille HdF, a replacé la thématique de la protection de l’enfance dans le contexte de l’école inclusive. Il a rappelé l’enjeu de la formation des futurs enseignants aux questions de repérage et d’accompagnement des élèves et a pointé la nécessité de renforcer les articulations entre acteurs éducatifs et sociaux.  

La rectrice de l’académie de Lille, Valérie Cabuil, est ensuite revenue sur les enjeux en termes d’égalité des chances. Elle a souligné l’importance de prendre en compte dans la notion de protection non seulement la santé mais également la scolarité, appelant de ses vœux un droit à l’ambition scolaire. De plus, elle a revendiqué la volonté de faire de la thématique de l’accrochage scolaire des enfants protégés une priorité académique.  

Anne Devreese, directrice générale adjointe de l’ASE Nord, a salué la mobilisation des institutions pour soutenir la réussite scolaire des enfants protégés. Après une courte présentation des évolutions des politiques de protection de l’enfance, elle est revenue sur les missions de l’ASE et la manière dont celles-ci sont déclinées dans le département du Nord. Elle a ensuite insisté sur le potentiel levier que peut représenter l’école en tant que lieu ressource pour les enfants protégés et sur l’importance de considérer les enseignants comme des personnes susceptibles de compter pour certains enfants. A travers le rapprochement entre les intervenants de l’ASE et de l’Education nationale qu’elles autorisent, les expérimentations en cours sur plusieurs territoires visent la construction d’alliances éducatives autour des enfants concernés.

Deux conférences plénières par des universitaires en sciences de l’éducation ont scandé cette journée : une conférence sur L’Aide sociale à l’enfance et l’École : perspectives internationales par Benjamin Denecheau et une conférence sur La protection judiciaire de la jeunesse. Quels parcours et enjeux scolaires pour les mineurs accompagnés ? par Delphine Bruggeman. Les deux intervenants se sont attachés à montrer comment la question scolaire se pose respectivement au sein de l’ASE (B. Dénecheau) et de la PJJ. (D. Bruggeman). Benjamin Denecheau a commencé par évoquer les difficultés scolaires rencontrées par les enfants protégés, avant de se centrer sur les rapports de proximité et de distance vis-à-vis de l’institution scolaire au sein des différents espaces de la prise en charge en protection de l’enfance (milieu ouvert, accueil familial, accueil en établissement d’hébergement collectif). Delphine Bruggeman, après avoir présenté la PJJ, est revenue sur la façon dont historiquement la question scolaire s’est posée au sein de cette institution. Elle a rappelé la place essentielle de la dimension pédagogique au sein de la PJJ. Elle a également déploré le fréquent manque d’ambition scolaire des professionnels pour les jeunes accompagnés.