Le care a fait son entrée en France sur les scènes de la réflexion philosophique et du débat politique. Parfois caricaturé, souvent mal connu, le care, entre théorie et pratique, morale et politique, étudie avec une nouvelle approche la vulnérabilité et la dépendance au cœur du lien social. Si le terme n’est pas toujours traduit, c’est que sa richesse sémantique ne s’épuise pas dans un unique équivalent français : prendre soin, donner de l’attention, manifester de la sollicitude… Entre soin et sollicitude, la notion de care invite à une réflexion approfondie. D’où nous vient de prendre soin ? D’où nous vient la capacité à nous soucier d’autrui ? D’où surgissent les conduites, individuelles et collectives, consistant à agir pour répondre aux attentes de l’autre ? En quoi un regard historique peut-il nous aider à mieux comprendre cette notion ? En quoi cette philosophie qui nous vient d’ailleurs, est-elle si différente des notions de solidarité, de fraternité, de justice sociale ?

Après la conférence inaugurale « Qu’est-ce que le care ? Sa définition, son origine, sa réception en France » par Nathalie Sarthou-Lajus, philosophe, rédactrice adjointe de la revue Etudes, Marc de Montalembert a présidé une table-ronde intitulée : « Les dimensions sociales et politiques du care », à laquelle ont été invités Etienne Pinte, président du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, Serge Guérin, sociologue et Gilles Séraphin, directeur de l’ONED. Durant son intervention, intitulée « Du care à la société d'accompagnement : une écologie politique du concret » Gilles Séraphin a exposé les apports que pourraient apporter les études et théories du care dans le domaine de la protection de l’enfance, du placement familial plus particulièrement.